En mai dernier, plus de 350 professionnels dans le domaine de la retraite, des avantages sociaux, et de l'investissement se sont regroupés à Boston pour apprendre et discuter des nouvelles tendances de l'industrie. Durant 2 jours, dans les deux langues officielles, les séances ont encouragé la discussion et les délégués ont bénéficié de plusieurs occasions de réseautage avec des collègues de partout du Canada.
So vous n'avez pas eu la chance de participer au FORUM cette année, nous vous invitons à lier cet aperçu par Joe Hornyak, Rédacteur en chef, magazine Benefits and Pension Monitor (BPM).
Nous avons besoin d’une réforme des pensions dès maintenant
Selon Wes Sheridan, ministre des Finances, de l’Énergie et des Affaires municipales de l’Île-du-Prince-Édouard, la main d’œuvre du pays va changer énormément; il est donc indispensable d’examiner la possibilité d’une réforme en matière de régimes de retraite dès maintenant et de faire les changements qui seront nécessaires dans 40 ans. Participant à un débat d’experts, dont la discussion portait sur « Est-ce qu’il y a une crise imminente des régimes de retraite au Canada? » du Forum 2014 de l’ICRA, il a dit que les politiciens doivent faire ce qui est juste, et non se cacher derrière la rectitude politique. Les autres participants au débat ne voulaient pas se prononcer sur l’existence d’une crise des régimes de pension. Jim Leech, PDG à la retraite du Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l’Ontario, et coauteur du livre « The Third Rail: Confronting Our Pension Failures », a dit qu’il avait évité d’utiliser le terme « crise » dans le livre. Toutefois, certains Canadiens n’épargnent pas assez et ceux qui épargnent sont de plus en plus vulnérables à ce qui se passe dans le monde. Il a dit que l’équilibre entre les trois piliers de l’épargne-retraite s’effondrait et que des efforts devaient être déployés afin de maintenir les gens plus longtemps au travail. Cependant, la plus grande inquiétude concerne les gens qui travaillent dans des domaines tels que la construction. On ne peut s’attendre à ce qu’ils restent au travail plus longtemps. Un Régime de pensions du Canada amélioré peut aider à rétablir l’équilibre, a-t-il dit.
Malcolm Hamilton, un agrégé supérieur à l’Institut C. D. Howe, a déclaré qu’on ne pourra pas aider les Canadiens qui gagnent des revenus entre 30 000 $ à 100 000 $ avec le Régime de pensions du Canada à moins que celui-ci fasse l’objet de changements importants. La solution serait quelque chose qui ressemble à un CELI obligatoire, payé par les employés. Il ne voit aucune raison de s’attendre à ce que les employeurs y contribuent. « Les gens doivent épargner de petits montants de manière efficace et efficiente », précise-t-il, « nous pouvons y arriver. » Mais il constate qu’il n’y a aucune proposition en ce sens. René Beaudry, cofondateur de Normandin Beaudry, ne sait pas s’il y aura une crise des régimes de pension, mais ajoute « nous ne pouvons pas attendre de subir le problème pour le régler ». Il a mentionné qu’il faut instaurer des mesures incitatives pour faire en sorte que les gens prennent leur retraite plus tard. Il a ajouté que la rente de longévité du Québec est une solution.
Madoff a gardé un secret d’envergure
Bernie Madoff n’avait aucun intérêt à ce que quelqu’un découvre l’ampleur exacte du montant de son fonds d’investissement, raconte Harry Markopolos, l’inspecteur accrédité en matière de fraude et analyste financier certifié ayant dénoncé le scandale Madoff. D’autres fonds d’investissement importants se vantent du fait que l’ampleur de leurs fonds constitue un avantage. Cependant, ses sociétés liées, ses fonds de fonds, et ses banques n’avaient pas le droit d’aviser leurs clients que c’était la plus importante société de fonds spéculatifs qui était responsable de gérer leur argent. De plus, même si la fraude était évidente aux yeux de Markopolos, toutes les autres vérifications effectuées sur Madoff ont échoué. À la séance d’allocution « La traque de Bernie Madoff » du Forum 2014 de l’ICRA, il a mentionné qu’il soupçonnait une fraude parce que le rendement était trop bon. Malgré tout, Madoff arrivait à choisir uniquement les actions qui grimpaient ou qui restaient au même niveau; jamais il ne choisissait ceux qui chutaient. Personne d’autre dans l’histoire est arrivé à faire cela. Par conséquent, son tableau de rendement présentait une ligne droite à 45 degrés, même pendant la période de 2000 à 2003, lorsqu’il a réduit son rendement afin de refléter les attentes de rendements inférieurs. C’est la crise financière de 2007 qui a finalement causé sa perte. À ce moment, plus personne ne faisait confiance aux banques ou aux autres institutions financières, et les gens se mis à retirer leur argent. Les investisseurs peuvent réduire le risque associé aux investissements frauduleux en étant vigilant, disait-il. Ils doivent vérifier chaque clause du contrat et s’assurer que celui-ci protège leurs intérêts supérieurs. Si un gestionnaire de fonds refuse de divulguer des informations, le client devrait se retirer, comme l’ont fait certains grands investisseurs après avoir rencontré Madoff. Ainsi, ces fraudes auront plus de difficulté à rester dans l’ombre. Les organismes de réglementation des valeurs mobilières, comme la Securities and Exchange Commission, emploient maintenant des experts en matière de fraude et les lois sur la dénonciation prévoient des récompenses allant jusqu’à 30 % de la valeur de la fraude.
La génération du baby-boom confrontée à l’âgisme
Ne sous-estimez pas la génération du baby-boom, car ils ne se contentent pas du statu quo, a déclaré Brent Green, auteur de plusieurs livres sur cette génération lors de la séance « Les « Boomers » : Le futur de la retraite et des services financiers » du Forum 2014 de l’ICRA.C’est ce groupe qui a changé les attitudes sociales et culturelles en matière d’égalité des genres, des races et de l’orientation sexuelle, alors il n’y a pas lieu de croire qu’ils ne feront pas la même chose concernant la vieillesse. Toutefois, ils ne se sont pas encore attaqués à l’âgisme, bien que le phénomène soit courant dans la société. L’occasion que présentent la pension et les avantages sociaux est de les aider à vieillir en santé et de les conseiller à réinventer leur carrière et leur vie. Il faut également trouver des solutions pour rassembler les générations, a-t-il conclu.
Le problème considérable du coût des médicaments
L’augmentation du coût des médicaments au Canada est un problème considérable, affirme David Willows, vice-président, Solutions de marché stratégique, chez Green Shield Canada, mais elle n’est pas causée par l’augmentation du prix des produits biologiques. À la séance « Oh What a Life . . . On Drugs » du Forum 2014 de l’ICRA, il a indiqué qu’une partie de l’augmentation du coût des médicaments était due au fait que les Canadiens vivent plus longtemps et que de plus en plus de médicaments maintiennent en vie les Canadiens plus longtemps. Bien que le coût des produits biologiques soit passé de 11,3 % en 2009 à 18,3 % en 2013, l’incidence positive d’un prix des médicaments plus bas s’est répercutée sur le coût global. Afin de contrôler le prix des médicaments à l’avenir, il a déclaré que les promoteurs des régimes devaient trouver des façons de modifier le comportement des employés. Vingt pour cent des employés sont prêts à changer de comportement et ils représentent la plus grande part des gens qui participent aux programmes de mieux-être en milieu de travail. Un autre 20 % sont peu enclin au changement, peu importe la raison. Les 60 %, les gens influençables, entre les deux catégories peuvent être poussés à gérer leur santé et à réduire leur risque de maladie chronique. Les choses qu’ils doivent faire sont simples. Arrêter de fumer, faire de l’exercice (même un peu), boire avec modération, et manger des fruits et des légumes peuvent prévenir les incidents sérieux comme la crise cardiaque. La question est de savoir si les promoteurs désirent investir de l’argent pour obtenir de meilleurs résultats en santé, car ce qui est fait maintenant ne fonctionne pas, a-t-il commenté.
La Chine base son économie sur la consommation
La Chine fait passer son économie basée sur l’investissement vers une économie basée sur la consommation, mentionne Elsa Goldberg, vice-présidente et directrice principale des produits chez Franklin Templeton. Prenant la parole durant la séance « Global Fixed Income: Global Opportunities in a Rising Rate Environment » du Forum 2014 de l’ICRA, elle a déclaré que l’accent mis sur l’investissement avait entraîné une surcapacité de l’infrastructure, créant des édifices vides et des routes qui ne vont nulle part. Par conséquent, l’économie devrait être axée sur une croissance basée sur la consommation et s’éloigner de la fabrication de produits bas de gamme et de l’utilisation de la main-d’œuvre bon marché. Les travailleurs chinois ont déjà de meilleurs revenus, alors la consommation deviendra un moteur de l’économie. Toutefois, il faudra des investissements pour créer l’urbanisation nécessaire étant donné la transition de la société rurale vers une société urbaine. Et bien que les occasions d’investissement futures puissent ne pas être aussi importantes, elles seront de plus grande qualité.
Régimes similaires aux systèmes de « soins des malades »
Selon Marilee Mark, vice-présidente, développement du marché, garanties collectives, Financière Sun Life, l’augmentation des maladies chroniques comme les problèmes de santé mentale et le cancer dans le milieu du travail fait en sorte que les régimes d’avantages sociaux ont imité les systèmes de soins de santé en devenant des systèmes de soins des malades. À la table ronde « Est-il temps de repenser le rôle de régimes d’avantages sociaux? » du Forum 2014 de l’ICRA, elle a déclaré qu’à mesure que nous progressions dans le continuum, les avantages sont isolés. « Si vous voulez vraiment gérer un régime d’avantages sociaux, comment arriverons-nous à contrecarrer ce phénomène? », a-t-elle demandé. Elle a également souligné que la situation pourrait s’aggraver étant donné que les gens s’attendent à ce que les employeurs assument la responsabilité des programmes n’étant plus offerts par le gouvernement. Cependant, la solution est peut-être déjà à l’horizon. Sarah Beech, présidente de Pal Benefits, a déclaré que les régimes d’avantages sociaux seront perçus comme une partie intégrante de l’expérience en milieu de travail. Bon nombre d’employeurs adoptent déjà un milieu de travail sain différent en favorisant un environnement plus sain. Ce qui est important à cette étape c’est la direction, a-t-elle mentionné, étant donné que les chefs d’entreprises saines se sont complètement engagés.
Il existe une relation entre la santé et la prospérité
Les employeurs utilisent-ils une approche sans réserve lorsqu’ils discutent des régimes d’avantages sociaux et des régimes d’épargne-retraite avec les employés ou les informations sont-elles compartimentées au sein de l’organisation? Matt Miles, vice-président, produits et marketing, avantages sociaux et solutions retraite collectives, Financière Manuvie, a mentionné au cours de la séance « Understanding the Connections: Health, Financial Well-Being and the Workplace » du Forum 2014 de l’ICRA que des études ont démontré qu’un lien étroit existe entre la planification financière entreprise par les employés et leur engagement à leur travail et leur santé. Les employés qui disposent d’un plan financier ont plus leur travail à cœur, apprécient leur travail, apprennent de nouvelles choses et sont plus en santé. Ceux qui ne disposent pas d’un plan financier sont deux fois plus susceptibles d’être distraits par leurs finances au travail, ce qui affecterait négativement leur engagement et leur productivité. Il a dit que les promoteurs de régimes doivent se demander s’ils ont pris le temps de mettre à profit l’interrelation entre la santé et la prospérité et de faire les liens nécessaires afin de favoriser un meilleur engagement et une plus grande productivité. Pour ce faire, a-t-il ajouté, les promoteurs peuvent commencer par faire des sondages auprès des employés afin de déterminer leur niveau de préparation en ce qui a trait à leurs finances, les encourager à utiliser les outils prévus dans leurs régimes de retraite pour les aider dans leur planification financière, même s’ils peuvent être un peu limités, et leur transmettre des idées pour qu’ils puissent apprendre comment être prêt financièrement. Cependant, en matière de santé, d’avantages sociaux et de la préparation financière, l’information doit être mise à la disposition de tous les employés et non compartimentée.
Gestion des taux d’intérêt axée sur le passif
Selon Steven Morris, directeur général et gestionnaire de portefeuille, Investissements guidés par le passif, Gestion Placements Sun Life, le meilleur moyen de gérer les taux d’intérêt est d’utiliser une approche d’investissement axé sur le passif. À la séance d’allocution « A Tonic for Interest Rate Headaches? » du Forum 2014 de l’ICRA, lui et Philip Falls, consultant principal, PBI Conseillers en actuariat ltée, se sont penchés sur les taux d’intérêt qui causent des difficultés aux régimes de retraite canadiens à prestations déterminées depuis plusieurs années. Morris a expliqué que ces difficultés peuvent être éliminées en utilisant une stratégie de superposition afin d’augmenter l’exposition des titres à revenu fixe aux taux d’intérêt, éliminant ainsi le risque de taux d’intérêt. Il a également mentionné que le Healthcare of Ontario Pension Plan (HOOPP) et certains assureurs utilisent cette approche depuis un certain temps.
Le système canadien est plutôt bon
Selon John A. Turner, directeur, Pension Policy Center (É.-U.), à la séance d’allocution « Des leçons de l’Australie, du Canada et des Pays bas sur les régimes de retraite du secteur privé » du Forum 2014 de l’ICRA, le Canada possède un système de retraite plutôt bon dans le secteur privé, même s’il n’est pas parfait. Il a ajouté que les systèmes de retraite sont très compliqués, surtout ceux qui nécessitent une réglementation au niveau provincial. Le Canada dispose d’un système de retraite qui repose sur quatre piliers, constitué d’un régime contributif de pension de la Sécurité de la vieillesse, d’un régime contributif de pensions du Canada, de régimes de retraite du secteur privé à contribution volontaire et de régimes d’épargne-retraite personnels. En comparaison, les É.-U. disposent de trois piliers ‒ un régime contributif de sécurité sociale, des régimes de retraite privés à contribution volontaire et les économies. Il a également mentionné que malgré une population vieillissante, la viabilité financière à long terme prévue du Canada est une réalisation remarquable; une que les É.-U. n’ont pas réussi à accomplir. Une des faiblesses du système de retraite canadien est la structure de gouvernance de la réglementation au niveau provincial, plutôt qu’au niveau national, a-t-il renchéri. Ce système semble inadéquat.